AU DÉBUT DES ANNÉES 1370, LE ROYAUME DE PETITE-ARMÉNIE SE RÉDUISAIT À UN TERRITOIRE EXIGU AUTOUR DE LA CAPITALE SIS. SUITE AU MEURTRE DU ROI CONSTANTIN IV EN 1373, LE PARTI LATINOPHILE PARVINT À IMPOSER SON CANDIDAT LÉON DE LUSIGNAN, NEVEU DU PREMIER ROI LUSIGNAN D'ARMÉNIE, CONSTANTIN II.

 

Léon débarqua à korykos et parvint difficilement à rejoindre sis où il fut couronné le 14 septembre 1374 selon les deux rites latin et arménien.

 

 

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Gisant Léon V

Tout comme pour Constantin II, le règne de Léon V fut très bref et les circonstances ne lui permirent guère d'agir. Il parvint cependant à faire frapper des monnaies avec la mention « Roi de tous les Arméniens » ; mais à la mi-avril 1375, Sis fut conquise par l'armée de l'émir d'Alep et Léon V dut abdiquer ce qui marqua la fin du royaume arménien de Cilicie. Mis à part la brève République d'Arménie entre 1918 et 1920, il fallut attendre 1991 pour qu'un Etat arménien soit à nouveau créé.

 

La suite de la vie de Léon V fut rocambolesque : emmené captif au Caire, il y vit en liberté conditionnelle jusqu'à ce que le roi de Castille fournisse la rançon demandée.

Le roi déchu arriva en Europe en 1382, tenta sans succès de convaincre de l'utilité d'une nouvelle croisade, ce en pleine Guerre de Cent ans.

 

Il finit ses jours menant une grande vie grâce à une pension allouée par le roi de France Charles VI.

 

Léon V mourut le 29 novembre 1393 et fut enterré au couvent des Célestins, à Paris.

Ce dernier a été profané lors de la Révolution française, mais la pierre tombale a été retrouvée et recouvre à présent le cénotaphe de Léon V à la basilique de Saint-Denis, exception notable dans la nécropole consacrée aux rois de France.

 

A la mort de Léon V, le tire de roi d 'Arménie fut repris par son cousin Jacques Ier, roi de Chypre.

En 1460, son arrière-petite-fille Charlotte fut dépossédée de ses titres par son demi-frère, Jacques II, auquel succéda Catarina Cornaro ; mais Charlotte transmit par son époux ses titres à la Maison de Savoie.

 

Par la suite, les rois de Piémont, puis d'Italie, se virent ainsi autorisés à porter les titres, certes symboliques, de rois de Jérusalem, de Chypre et d'Arménie.

 

 

 

 

 

BIBLIOGRAPHIE :
MUTAFIAN (Claude), L'Arménie du Levant (XIVe- XVe s.), deux volumes, éd. Les belles Lettres, 2012.
MUTAFIAN (Claude), Le royaume arménien de Cilicie, XIIème-XIVème siècle, Paris, 1993, CNRS éditions, 158 p.
Plaquette « Les Lusignan et l’Arménie » éditée par l’association « Les Lusignan et Mélusine » en 2014 (création Altacréa).
Actes du colloque « Les Lusignans et l’outre-mer », Poitiers-Lusignan, 20-24 octobre 1993, Poitiers, 1995, 323 p.
Les ouvrages sont consultables dans les locaux de l’association; les deux dernières références sont en vente dans les locaux de l’association « Les Lusignan et Mélusine » où l’on peut aussi visiter une exposition permanente consacrée aux « Lusignan et l’outre-mer » et réalisée en 2014 avec un panneau sur Léon V.